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Histoire du quartier dit « Le Naï »

En Provençal, lou nai (sans tréma – prononcer « naille ») signifie petit trou d’eau servant à rouir 1 le chanvre ou le lin. L’utilisation ancienne de ces « nai » reste très trouble et imprécise en raison de l’absence de témoignages quant à l’activité artisanale du quartier en des temps reculés.

Cependant, grâce au plan cadastral napoléonien de 1807, on voit parfaitement ce fameux trou d’eau situé au carrefour des actuelles avenues Pierre Gaudin et Victor Hugo. Ce « nai » se prolonge en un petit canal, ou ruisseau, longé et traversé par un sentier (l’actuelle avenue Gaudin) et rejoint le système de canaux d’irrigation du village. On imagine aisément alors que dans ce quartier, sur lequel repose aujourd’hui notre établissement, des artisans utilisaient ce « nai » pour rouir le chanvre ou le lin.

Par extension, fut nommé Naï (« nai » provençal francisé par le « ï ») le ruisseau qui s’écoulait depuis le « nai ». C’est tout naturellement que fut appelé « Lou Nai » le chemin qui longeait ce même ruisseau et par extension, le quartier entier.

Sur le plan cadastral rénové en 1973, on remarque qu’une avenue a vu le jour, nommée « avenue du Naï ». Mais aucune archive ne permet de trouver en quelle année ce changement a eu lieu.

A présent, les anciens salernois nomment toujours cette avenue et ce petit quartier : le Naï.

On notera que cette appellation du quartier ne fut jamais officialisée mais seulement utilisée par les habitants dans le langage courant, de manière informelle. On trouve également des quartiers dans les communes environnantes portant cette dénomination, probablement pour les mêmes raisons artisanales qu’à Salernes. Exemple : Les Naï à Figagnières, Les Naies à Carnoules, Lou Naï à Néoules, Les Nais du Paraires à Claviers, Les Naïsses à Cotignac et Le Mournai au Luc.

  1. rouir : Dégrader et éliminer partiellement les ciments pectiques et ligneux dans
    lesquels sont noyés les faisceaux de fibres de certaines plantes textiles (lin,
    chanvre, jute, etc.), afin d’extraire ces fibres.
    ↩︎